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Sont regroupés ici, extraits de la liste complète des livres proposés à la lecture, les livres et ouvrages divers qui traitent plus particulièrement de la sobriété numérique et autres enjeux écologique de la prolifération des outils numériques.
Notez cependant que certains des livres proposés ici n’abordent les aspects écologiques que pour une partie de leur contenu : seul un ou deux chapitres y sont consacrés…
Pour un monde moins numérique et plus éthique
Le nouveau « Carnet d’alerte » de Pierre Rabhi et Juliette Duquesne s’attaque aux dérives de l’intelligence artificielle, à la protection de nos données numériques et à l’influence néfaste des Gafam.
Que cache au juste l’intelligence artificielle ? Pierre Rabhi nous rappelle qu’elle est avant tout fille de l’aptitude humaine. Les ordinateurs, en effet, n’ont ni intelligence propre ni états d’âme : ils sont surtout d’incroyables machines à calculer, à « avaler » des données. Les entreprises rivalisent d’imagination pour les récolter afin de cibler leur publicité. Certains États les utilisent pour surveiller les citoyens. L’art de l’indiscrétion est ainsi généralisé.
Présentée comme la solution idéale à de nombreux maux, l’intelligence artificielle a toutefois des limites, dont une essentielle : la pollution liée au numérique.
Juliette Duquesne a interrogé plus de quatre-vingts spécialistes du monde entier. Son enquête montre que l’IA, mise en œuvre dans de multiples secteurs de notre société, présente des risques insidieux que la plupart d’entre nous ignorent.
Est-il possible de construire un monde numérique moins envahissant, plus sobre, libre et convivial ? Des solutions existent, déjà expérimentées par la société civile, que ce carnet propose de partager.
2043. La révolution verte tant vantée, de COP en traités internationaux, a bien eu lieu : le monde s’est intégralement débarrassé du charbon et du pétrole. Nous sommes « 100 % green » et la hausse du réchauffement climatique s’est stabilisée. Mais avions-nous réfléchi aux ressources de cette énergie soi-disant écolo ?
Les nouveaux besoins colossaux en métaux rares, dont le prométhium, ont engendré l’ouverture de centaines de mines dont l’exploitation ravage notre planète, empoisonne les écosystèmes et les habitants. Pour recouvrir la surface de la Terre de millions d’éoliennes et de panneaux solaires, nous avons remplacé un mal par un autre, et offert la planète à une élite économique peu scrupuleuse. Au sein de cette élite, Salem, au service du plus grand groupe minier chinois, tente l’impossible pour mettre la main sur le dernier gisement.
Repensons notre dépendance aux technologies digitales
Derrière une image immatérielle, la révolution majeure qu'est le numérique a un impact considérable tant sur l’environnement qu’au niveau social. Aucun secteur d’activité n’a eu une incidence si systématiquement négative sur la planète tout au long de son existence, alors qu’il se présente drapé dans des habits de lumière. Pourtant le numérique en soi n’est ni bon ni mauvais. Il doit trouver sa place comme simple auxiliaire permettant aux citoyens de mieux vivre. Pour l’auteur, repenser nos usages est une nécessité démocratique, environnementale, sociale, sociétale autant dans notre relation à l’autre qu’à soi.
Du rêve de liberté à la prison numérique
L'action de l’électricité se révèle dans trois domaines principaux : la lumière, la force, l’information. Une telle immatérialité la fait passer pour innocente. Pourtant, son efficacité repose essentiellement sur le pouvoir du feu, elle n’est qu’un vecteur énergétique. Dégâts et déchets sont cachés en amont ou en aval de son utilisation.
À travers un parcours historique d’Ampère à Bill Gates, les auteurs démontent les coulisses et les travers du mythe électrique et de la numérisation de nos existences. Non, le tout-électrique-tout-numérique ne sauvera pas la planète ! Avant qu’ils ne nous emprisonnent totalement, arrachons-nous à leur pouvoir de séduction et sortons de la Matrix.
Gérard Dubey est sociologue, professeur à l’Institut Mines-Telecom Business School. Alain Gras est professeur émérite de socio-anthropologie des techniques à l’université Paris 1-Sorbonne. Tous deux sont chercheurs au Centre d’études des techniques, des connaissances et des pratiques (UFR de Philosophie) fondé par Alain Gras.
L’informatique peut-elle être écologique ?
Si la notion de progrès signifie « mieux vivre », alors nous y sommes tous favorables pour demain, pour l’ensemble des êtres humains.
Reste à savoir comment on tend vers ce progrès…
Pour certains, le progrès passe par plus de technologie. Ce que nous vivons depuis des siècles. Pour d’autres, au contraire, il passe à présent par notre désaliénation vis-à-vis de la technologie, numérique en particulier.
En cinquante ans, en effet, l’informatique puis le numérique sont devenus omniprésents dans nos vies, professionnelles, personnelles. Ordinateurs, smartphones sont partout, tout le temps.
Le numérique a bouleversé nos quotidiens. Grâce à Internet, on a accès à une infinité d’informations. Les réseaux sociaux nous permettent de communiquer avec des milliers de personnes à l’autre bout du monde et, dans le même temps, nous éloignent de ceux qui vivent juste à côté de nous. Tout va plus vite : envoi de fichiers instantané, trading haute fréquence…
À l’ère de l’immédiateté, dans ce monde du « tout-numérique », nous éprouvons l’emprise : emprise sur nos ressources, nos biens communs, et emprise sur nos cerveaux. Sommes-nous rendus quelque part entre 1984 (George Orwell) et Le Meilleur des Mondes (Aldous Huxley), entre dictature et hyperconsommation, à l’image de la Chine ? Ou pouvons-nous, à l’inverse, tirer profit du numérique pour faire face à la crise écologique ?
Et si le moment était venu d’appuyer sur « pause », de prendre un peu de recul, de passer au numérique responsable ?
Dans le hors-série “Numérique Responsable : l’informatique peut-elle être écologique ?”, les équipes de Kaizen et Zenika ont conjugué leurs forces pour à la fois alerter sur les risques et faire émerger le potentiel du numérique.
Au fil des pages, les lecteurs.trices vont ainsi pouvoir découvrir les impacts du numérique sur la planète et les cerveaux. Par exemple, combien savent qu’il faut 70 matériaux pour construire le smartphone qui se trouve dans notre poche ? Pourtant, nous sommes 88 % en France à en changer au bout de deux ans, alors qu’il fonctionne encore…
Mais ce Numéro Spécial va plus loin que le simple constat pour proposer des solutions concrètes à mettre en place dès à présent.
L’enjeu des modes de vie
2020 est l’année de la sobriété numérique : entre la « Feuille de route sur l’environnement et le numérique » du Conseil national du numérique, l’avis du Sénat et le rapport du Shift Project, le sujet n’a jamais été aussi présent. Le déploiement de la 5G est interrogé, voire contesté : ne va-t-il pas accélérer le déluge de données ? La sobriété n’est-elle pas devenue un impératif ? N’implique-t-elle pas de questionner la 5G, voire d’enclencher une dénumérisation ? Cela revient-il à adopter le « modèle Amish », comme l’a dit l’exécutif ? Le numérique n’a-t-il pas connu des gains phénoménaux en matière d’efficacité énergétique, depuis l’ENIAC en 1945 qui consommait 150 kW, pour guère plus de 5 000 opérations par seconde ? N’est-il pas une troisième révolution industrielle, inéluctable, voire même un stade supérieur de l’humanité ? N’est-il pas aussi une très bonne manière de devenir milliardaire ?
Cet ouvrage montre que oui, le numérique suit une trajectoire écologique et énergétique inquiétante : c’est le secteur dont l’empreinte environnementale croît le plus vite. Oui, le numérique s’est « imposé ». Mais quand, comment, pourquoi, par qui ? Le lecteur trouvera des réponses dans ce travail fouillé de philosophie sociale, qui poursuit plusieurs buts distincts : définir le numérique, qui s’avère dépendre plus de la logistique que de Gutenberg ; montrer comment nous sommes devenus dépendants du numérique, en explorant les rapports du Credoc, de Xerfi ou de l’Arcep ; détailler les enjeux écologiques du numérique, au sein d’un cadre théorique dérivé de James C. Scott, autour du concept de « schème étatique » ; analyser le positionnement de divers acteurs dans ce qui fait l’historicité contemporaine ; théoriser ce que sont les modes de vie et comment ils évoluent, avec une thèse forte : c’est « l’effet de réseau » qui caractérise l’historicité humaine, un enjeu mésosociologique qui braque le projecteur sur les architectures de choix, à rebours des débats qui opposent les petits gestes et la révolution.
L’auteur présente une critique inédite des écrans de façon systémique et transdisciplinaire, de leur consommation à leur production par les enfants eux-mêmes notamment en Afrique.
Maintenant que certains dangers des écrans pour les enfants sont connus, d’autres restent encore à exposer. Aussi, est-il nécessaire d’élargir la critique de la consommation à une critique de la production pour saisir la destruction totale et inouïe des enfants par les écrans. Des enfants surexposés des pays riches aux enfants exploités et massacrés du reste du monde (spécialement au Congo), le désastre environnemental et humain est effarant, dont les GAFA et consorts ont une lourde responsabilité. Il est urgent de refuser collectivement les écrans du capitalisme afin de préserver l’enfance et les enfants.
La France compte plus de cartes SIM en circulation que d’habitant·es, et demain, avec l’arrivée de la 5G, ce seront tous les objets du quotidien qui seront connectés. Les voitures seront autonomes. Les foyers communicants. Les villes « intelligentes ».
Mais est-on vraiment sûr que l’utilisation tous azimuts d’ondes électromagnétiques ne présente aucun risque ? Absolument pas, répond Nicolas Bérard au terme d’une enquête sur l’envers de ce « miracle technologique ».
Comment et par qui les normes, censées nous protéger, ont-elles été mises en place ? Quels liens entre opérateurs téléphoniques, médias et gouvernements ? Quels sont les effets de cette technologie sur la santé humaine et le vivant ?
À l’aube du développement d’une nouvelle pollution de masse, ces questions ne sont jamais posées dans le débat public.
Les clés pour agir
Smartphones, ordinateurs, tablettes, consoles de jeux, GPS, ils ont envahi notre quotidien. Chaque jour, nous les utilisons pour nous connecter internet, regarder la télévision, communiquer sur les réseaux sociaux, partager des photos, acheter un billet de train…
Cet univers numérique grossit à une vitesse prodigieuse. Aujourd’hui, nous sommes en effet plus de quatre milliards à nous connecter, et la quantité comme le poids des données échangées ne cessent de croître : les 70 Ko qui ont permis d’aller sur la Lune en 1969 suffisent désormais à peine à envoyer un e-mail !
Cette boulimie a un coût environnemental considérable, notamment en matière d’émission de gaz à effet de serre. L’empreinte écologique de l’univers numérique global représente environ trois fois celle de la France, soit un 7e continent.
Comment cet univers numérique a-t-il pu devenir aussi gras ? Dans quelle mesure est-il possible d’inverser la tendance ? Face à la crise écologique, comment faire du numérique un outil de résilience ? Quels sont les bonnes pratiques et les bons gestes ? Car tout n’est pas perdu, des pistes existent pour concevoir un avenir numérique plus sobre et responsable.
Édition poche revue et augmentée
Aujourd'hui, internet nous accompagne toujours et partout. Où que nous soyons, grâce à nos
téléphones portables, nous pouvons nous connecter à tout moment. Conséquence : nous ne
savons plus nous déconnecter. D'où une addiction maladive aux messages, un oubli de
la présence de l'autre, un état de distraction chronique, voire un manque d'efficacité et de
présence au monde…
Pour certains, la connexion est un réflexe mécanique : elle a perdu toute signification. On se
connecte… sans même savoir pourquoi !
Le temps est venu d'apprendre à vivre avec les nouvelles technologies. Un mouvement en
faveur de la “ déconnexion ” est en train d'émerger dans nos sociétés. Ici et là, des individus
commencent à ralentir le rythme. Ils n'hésitent plus à “ débrancher ” temporairement leurs
appareils électroniques. Leur objectif ? Reprendre le contrôle de leur vie.
S'appuyant sur ses lectures, de Sénèque à Sylvain Tesson, en passant par Thoreau et tant
d'autres, Rémy Oudghiri pense que cette déconnexion salutaire est une possibilité de se
retrouver soi-même et de remettre les livres et l'esprit au coeur de notre vie.
Rémy Oudghiri est sociologue, spécialiste des pratiques de consommation et des tendances émergentes. Il est directeur général adjoint de Sociovision, société d’études et de conseil.
Il est également l'auteur de “Habiter l’aube” (2019) et “Petit éloge de la fuite hors du monde” (2014).
Les rêveries d'un ingénieur solitaire
Pendant des siècles, les chantres du progrès par la technique et la science appliquée ont promis à l’humanité le bonheur pour demain, ou au plus tard après-demain. L’emballement numérique, la perspective de technologies « révolutionnaires » ou « disruptives », les limites sans cesse repoussées, les annonces tonitruantes de milliardaires high-tech ont redonné un nouveau souffle aux promesses d’un monde technologique meilleur, d’abondance et de bonheur pour tous, de l’immortalité à la conquête spatiale, en passant par les énergies « propres » et la capacité à « réparer » une planète bien fatiguée.
Non content de tailler en pièces ce « technosolutionnisme » béat, du passé comme du présent, ignorant les contraintes du monde physique et de ses ressources limitées, l’auteur questionne aussi les espoirs de changement par de nouveaux modèles économiques plus « circulaires » ou le pouvoir des petits gestes et des « consomm’acteurs », face aux forces en présence et à l’inertie du système.
Une fois balayées les promesses mystificatrices ou simplement naïves, rien n’empêche de rêver, mais les pieds sur terre : nous pouvons mettre en œuvre, dès maintenant et à toutes les échelles, une foule de mesures salutaires.
Et si, finalement, le bonheur était bien pour demain ?
Savez-vous que les Français passent l’équivalent de 99 jours par an sur leurs mails ? Et ce n’est pas tout ! Nous sommes aussi 41 % à consulter notre téléphone au milieu de la nuit. Nous passons presque 6 heures par jour sur internet. Nous posons le doigt sur notre smartphone en moyenne 2617 fois par jour. Enfin, 1 personne sur 5 a déjà fait tomber son téléphone dans les toilettes.
Ce livre vous donne toutes les clés pour comprendre précisément ce qu’est l’hyperconnexion, quelles en sont les conséquences (sur le cerveau, l’environnement…) et vous propose des exercices et des conseils pratiques à mettre en œuvre pour se déconnecter, tant dans la vie personnelle que professionnelle.
S’il vous est déjà arrivé de passer une soirée en tête-à-tête avec votre moitié vissée sur son téléphone, de stresser à cause d’une coupure d’internet de quelques heures ou encore de vous sentir incapable de vous coucher tôt, étant trop absorbé par votre flux Twitter, Facebook ou Instagram, ce livre est fait pour vous !
Face au tout-numérique, reconquérir du temps, de la liberté et du bien-être
Nous ne sommes pas condamnés à crouler sous les datas et à obéir à des logiciels.
La vie numérisée qui s’impose de plus en plus à nous porte gravement atteinte à l’environnement ; des multinationales high-tech pratiquent le vol de données et la captation d’attention ; nos capacités naturelles d’orientation, de mémoire ou d’empathie sont affectées. Face à ce projet de société digitale peu humaniste, le cyberminimalisme propose une reconquête de notre pouvoir de décision en tant qu’humains et citoyens face aux machines.
Au travail, en famille, entre amis, pour nos loisirs ou dans le choix de nos équipements, l’auteure préconise un mode de vie moins numérisé. Le cyberminimalisme n’est pas la cyberabstinence, c’est une reprise de contrôle, tantôt par l’évitement numérique, tantôt par la maîtrise informatique. Préparez-vous à acheter du numérique d’occasion, à adopter des logiciels libres, à profiter de la vie sans poster sur les réseaux sociaux, à agrandir votre zone non numérique. Et comme la liberté se construit dès l’enfance : pas de téléphone portable avant 15 ans !
Karine Mauvilly est essayiste. Formée en droit et en sciences politiques, elle a été journaliste et enseignante. En 2016, elle a cosigné « Le Désastre de l’école numérique ». Plaidoyer pour une école sans écrans avec Philippe Bihouix (Seuil).
Comment dépasser le nihilisme contemporain
En ce début de 21e siècle, malgré les catastrophes écologiques annoncées, aucun changement majeur n'a été mis en place. Nous semblons incapables de prendre en compte ce que les scientifiques ne cessent de nous répéter. Cette inertie ne s'explique pas par l'absence de solutions. Cette passivité repose en réalité sur notre conception du monde. Depuis l'avènement de la science moderne, nous percevons notre environnement comme un support inerte, taillable et corvéable à merci. Notre modèle social repose ainsi sur le déni d'une réalité pourtant évidente : nous n'existons pas sans environnement. Reprendre conscience de ce que nous sommes – comme du monde dans lequel nous vivons – constitue donc l'enjeu majeur de ce siècle. Il est temps de réapprendre à vivre sur terre.
Julien Lebrun, philosophe spécialisé en bioéthique est professeur à Bruxelles. Il enseigne depuis 15 ans à des élèves en rhétorique.
La face cachée de la transition énergétique et numérique
Disponible aussi en livre de poche chez Les Liens qui Libèrent (09/10/2019)
Transition énergétique, révolution numérique, mutation écologique… Politiques, médias, industriels nous promettent en choeur un nouveau monde enfin affranchi du pétrole, des pollutions, des pénuries et des tensions militaires. Cet ouvrage, fruit de six années d’enquête dans une douzaine de pays, nous montre qu’il n’en est rien !
En nous émancipant des énergies fossiles, nous sombrons en réalité dans une nouvelle dépendance : celle aux métaux rares. Graphite, cobalt, indium, platinoïdes, tungstène, terres rares… ces ressources sont devenues indispensables à notre nouvelle société écologique (voitures électriques, éoliennes, panneaux solaires) et numérique (elles se nichent dans nos smartphones, nos ordinateurs, tablettes et autre objets connectés de notre quotidien). Or les coûts environnementaux, économiques et géopolitiques de cette dépendance pourraient se révéler encore plus dramatiques que ceux qui nous lient au pétrole.
Dès lors, c’est une contre-histoire de la transition énergétique que ce livre raconte – le récit clandestin d’une odyssée technologique qui a tant promis, et les coulisses d’une quête généreuse, ambitieuse, qui a jusqu’à maintenant charrié des périls aussi colossaux que ceux qu’elle s’était donné pour mission de résoudre.
Journaliste pour Le Monde Diplomatique, Géo ou National Geographic (il est notamment lauréat de l’édition 2017 du Prix Erik Izraelewicz de l’enquête économique, créé par Le Monde), Guillaume Pitron signe ici son premier ouvrage. La géopolitique des matières premières est un axe majeur de son travail. Il intervient régulièrement auprès du parlement français et de la Commission européenne sur le sujet des métaux rares.
Site Web de Guillaume Pitron ⇒ https://www.guillaumepitron.com/
Plaidoyer pour une école sans écrans
Pendant que certains cadres de la Silicon Valley inscrivent leurs enfants dans des écoles sans écrans, la France s’est lancée, sous prétexte de « modernité », dans une numérisation de l’école à marche forcée – de la maternelle au lycée. Un ordinateur ou une tablette par enfant : la panacée ? Parlons plutôt de désastre.
L’école numérique, c’est un choix pédagogique irrationnel, car on n’apprend pas mieux – et souvent moins bien – par l’intermédiaire d’écrans. C’est le gaspillage de ressources rares et la mise en décharge sauvage de déchets dangereux à l’autre bout de la planète. C’est une étonnante prise de risque sanitaire quand les effets des objets connectés sur les cerveaux des jeunes demeurent mal connus. C’est ignorer les risques psychosociaux qui pèsent sur des enfants déjà happés par le numérique.
Cet essai s’adresse aux parents, enseignants, responsables politiques, citoyens qui s’interrogent sur la pertinence du « plan numérique pour l’école ». Et s’il fallait au contraire faire de l’école une zone refuge, sans connexions ni écrans, et réinventer les pistes non numériques du vivre-ensemble ?
Philippe Bihouix, 44 ans. Ingénieur centralien, il a travaillé dans différents secteurs industriels comme ingénieur-conseil ou à des postes de direction. Il est l’auteur de L’Âge des low tech, vers une civilisation techniquementsoutenable (Seuil, Prix de la Fondation d’Écologie Politique 2014). Il a deux enfants.
Karine Mauvilly, 38 ans. Historienne et juriste de formation, diplômée de Sciences Po Paris, elle a été journaliste puis enseignante en collège public, poste d’observation privilégié de la mutation numérique en cours. Elle a trois enfants.
Vers une civilisation techniquement soutenable
Disponible en livre de poche chez Points (08/04/2021)
Face aux signaux alarmants de la crise globale – croissance en berne, tensions sur l’énergie et les matières premières, effondrement de la biodiversité, dégradation et destruction des sols, changement climatique et pollution généralisée – on cherche à nous rassurer. Les technologies « vertes » seraient sur le point de sauver la planète et la croissance grâce à une quatrième révolution industrielle, celle des énergies renouvelables, des réseaux intelligents, de l’économie circulaire, des nano-bio-technologies et des imprimantes 3D.
Plus consommatrices de ressources rares, plus difficiles à recycler, trop complexes, ces nouvelles technologies tant vantées nous conduisent pourtant dans l’impasse. Ce livre démonte un à un les mirages des innovations high tech, et propose de prendre le contre-pied de la course en avant technologique en se tournant vers les low tech, les « basses technologies ». Il ne s’agit pas de revenir à la bougie, mais de conserver un niveau de confort et de civilisation agréables tout en évitant les chocs des pénuries à venir. S’il met à bas nos dernières illusions, c’est pour mieux explorer les voies possibles vers un système économique et industriel soutenable dans une planète finie.
Philippe Bihouix est ingénieur. Spécialiste de la finitude des ressources minières et de son étroite interaction avec la question énergétique, il est coauteur de l’ouvrage Quel futur pour les métaux ?, 2010.
L'impact environnemental des nouvelles technologies
Les nouvelles technologies, en dématérialisant les activités humaines, permettraient de réduire l’impact de la croissance sur la biosphère, voire, pour les plus enthousiastes, pourraient résoudre la crise environnementale.
Si le monde numérique semble virtuel, les nuisances, elles, sont pourtant bien réelles : que ce soit sur le plan énergétique (la consommation des centres de données dépasse celle du trafic aérien, une recherche sur Google produit autant de CO2 que de porter à ébullition de l’eau avec une bouilloire électrique, etc.), par l’utilisation d’une quantité considérable de matières premières pour la fabrication des appareils électroniques, notamment des minerais précieux dont l’extraction provoque des conflits armés, ou encore par l’accroissement permanent de la masse de déchets d’équipements électroniques particulièrement polluants.
Dans ce travail précis et informé, les auteurs montrent l’impact environnemental réel du numérique en s’appuyant sur de nombreuses études. Ils démontent de manière implacable le mythe d’une nouvelle économie propre et écologique.
Les faces cachées de l'immatérialité
Puisqu’elles permettent de véhiculer de l’information à la vitesse de la lumière et qu’un ordinateur semble tellement moins polluant qu’une voiture ou qu’un avion, les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC), qui sont au cœur du développement économique et social des sociétés contemporaines, sont parées de toutes les vertus écologiques.
Cette perception est renforcée par leur image « immatérielle ». Les inconvénients éventuels sont gommés du fait que leurs effets négatifs ne trouvent pas l’écho qu’ils méritent face à l’engouement qu’elles suscitent.
Ce livre propose une analyse précise et étayée des impacts écologiques de ces équipements et services numériques (Internet notamment), et ce de l’extraction des ressources au traitement des déchets. Un double regard est proposé : celui de la planète et du monde du vivant, et celui sous l’angle des usages qui sont faits de ces technologies. Il puise pour cela dans des informations chiffrées publiées essentiellement dans des revues académiques et n’omet pas d’offrir une présentation critique des différents outils de mesure des impacts écologiques des TIC afin d’en comprendre les limites méthodologiques et dans l’interprétation des résultats. Une dernière partie élargit les perspectives en explorant les facteurs sous-jacents à ces impacts : les aspects technologiques, comportementaux, organisationnels et structurels y sont abordés sans concession.
Écrit par des chercheurs et ingénieurs du groupe de travail EcoInfo du CNRS, cet ouvrage de référence accompagnera toutes celles et ceux qui s’intéressent aux TIC dans leurs études, leurs recherches, leur activité de production, ou leurs travaux d’élaboration de normes et de régulations touchant les acteurs de ce secteur. Il leur permettra de mieux comprendre les tenants et aboutissants écologiques de la diffusion rapide de ces technologies à l’échelle de la planète et donc de modifier leurs comportements avant d’y être contraints par le nouvel équilibre imposé à notre environnement.
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